Les Enfants du Paradis

Paris, sous le règne de Louis-Philippe. Garance, jeune, belle, insolente, libre, se promène sur le boulevard du Crime, haut lieu du théâtre populaire. Tous les hommes sont fous d’elle, quatre se la disputent : Frédérick Lemaître, acteur célèbre et coureur cynique ; Pierre-François Lacenaire, dandy assassin et inverti maléfique ; le comte de Montray, aristocrate sans scrupule et séducteur crispé ; Baptiste Debureau, enfin, fameux pantomime, amoureux sincère et transi. On ne se lasse pas de voir ou de revoir ce film culte, considéré comme le meilleur film français de l’histoire du cinéma (titre que lui a accordé l’Académie des Césars dans les années 80). Grâce à sa toile de fond, le boulevard du Temple des débuts du XIXème siècle, légendaire repaire d’artistes, des gens du peuple et des brigands. Grâce à ses comédiens formidables, auxquels, depuis, ces rôles collent à la peau. Grâce à la morale romantique de cette intrigue amoureuse, à la patte de son scénariste, Jacques Prévert, poète du désir fou et de l’instinctive rébellion populaire. Grâce à Arletty, déesse innocente des liaisons dangereuses, figure de proue de l’invincible liberté du sentiment amoureux : « Je suis comme je suis. J’aime plaire à qui me plait. C’est tout. Quand j’ai envie de dire oui, je ne sais pas dire non. »